Introduction

    «Say it loud, I’m black and I’m proud» (James Brown, 1968).


    Avant d’en arriver là, le blues a connu des étapes et des évolutions qui ont permis la reconnaissance des noirs. Il prend racine dans la musique africaine qui est surtout fonctionnelle : il s’agissait principalement d’un mouvement non violent dont le but était d’obtenir l’égalité des droits politiques. Une des raisons du mépris pour les noirs à longtemps été l’accusation du manque de culture. Mais au XXème siècle, les noirs américains révèlent et font admettre des formes d’art originales ayant une influence majeur sur de nombreux courants musicaux (révélation du blues, du gospel song, chants sacrés ou profanes qui forment le fond du jazz). Cependant la reconnaissance d’une création artistique dépendait du régime d’identification et de codification de l’époque qui fixait ce qui relevait ou non de l’activité artistique, de ce fait le blues n’était pas reconnu.

    Par ailleurs, le premier blues était un blues primitif et traditionnel. Les esclaves noirs chantaient pendant qu’il travaillaient dans les champs pour se plaindre de leur condition et pour s’encourager à travailler. Le blues prend ses racines dans des musiques traditionnelles Africaines, il est né du contact entre les différentes musiques des esclaves noirs du sud des Etats-Unis. Les esclaves étaient loin de chez eux, désespérés et le soir se réunissaient pour chanter, jouer de la guitare et du violon. L'abolition de l’esclavage fut une lueur d’espoir pour les noirs américains mais la réalité fut brutale et la condition de leur émancipation ne fut pas celle qu’ils avaient espéré. Selon eux, être affranchi signifiait rendre civilement libre et politiquement indépendants, ce qui ne fut pas le cas.

    Ainsi, ils chantaient pour se faire entendre des autres et faire réagir les gens. Cette déception créant une déprime collective engendra le blues, venant d’une expression anglaise «The Blue devil’s», c’est-à-dire le diable qui s’empare de l’âme des personnes déprimées. Le blues devient synonyme de cafard et leur permet de mettre leurs sentiments en chanson. Ce courant musical est né mais il faudra attendre 1912 pour qu’un jeune étudiant noir en musique, William Christopher Handy publie le premier blues écrit et structuré harmoniquement, Memphis Blues. Il met sur papier ce qu’il a entendu durant son enfance dans le Delta du Mississippi. Le blues connait alors une croissance et se répand de plus en plus, jusqu’aux oreilles des producteurs blancs mais elle fut interrompue à cause de la crise de 1929. Par conséquent, le blues reste une musique faite pour les noirs et par les noirs jusqu’aux années 50. On retrouve dans les paroles des bluesmen itinérants des similitudes avec les griots, qui son des personnages en Afrique noire dont la fonction est de raconter des mythes, de chanter et/ou de raconter des histoire du passé, ils sont la mémoire vivante des villages africains.

    Il serait donc intéressant de se demander en quoi le blues a t il eu une influence social contre la ségrégation aux Etats Unis dans les années 50-60. Notre étude portera tout d’abord sur l’évolution des pensées des noirs américains grâce au blues, et enfin nous analyserons l'affirmation du blues afro-américain auprès de la société blanche conduisant à l'émancipation des noirs.

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